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L’événement « Entreprises en Difficultés » que nous avons organisé en partenariat avec la French Tech Alpes Grenoble, le 1er octobre, a réuni une table ronde d’experts et d’entrepreneurs pour aborder un sujet délicat mais crucial pour les dirigeants : comment anticiper et gérer les signes de fragilité au sein de leur entreprise. Il a mis en lumière l’importance de plusieurs points essentiels pour traverser ces périodes critiques.

Le chiffre d’affaires a été souligné comme un élément central à prioriser. Au-delà des financements, la rentabilité reste le meilleur indicateur de santé d’une entreprise. La gestion rigoureuse des ressources est également clé : il faut savoir rationaliser les dépenses, en particulier quand il s’agit d’argent provenant d’investisseurs ou de prêts. Un financement externe ne remplace pas une activité commerciale saine. « On oublie que la clé, c’est de faire du chiffre d’affaires », a souligné Thomas, entrepreneur, insistant sur la nécessité de prioriser la rentabilité avant de s’engager dans de nouvelles levées de fonds ou des prêts à rembourser.

La transparence avec ses partenaires et l’entourage financier est essentielle pour maintenir la confiance et trouver des solutions adaptées. Consulter régulièrement son expert-comptable, son avocat et ses banquiers permet d’anticiper les difficultés et de réagir avant qu’elles ne deviennent insurmontables. En cas de problèmes, des procédures amiables ou collectives peuvent offrir un répit en suspendant les dettes, ce qui donne aux entreprises un espace pour se réorganiser. La présidente du Tribunal de Commerce a également rappelé que « ces procédures sont confidentielles » : il ne faut pas tarder à se faire accompagner dès que l’on sent des premiers signaux d’alerte.

Des outils comme Opale, proposés par la Banque de France, permettent aussi aux entreprises d’analyser leur situation financière dans un contexte sectoriel et d’anticiper les risques de surendettement. Il a été souligné en parallèle que la cotation Banque de France n’est pas une sanction, mais un constat pour aider à éviter le surendettement.

Enfin, même en cas de liquidation, il existe des solutions pour accompagner les entrepreneurs à rebondir, tant sur le plan personnel que professionnel, avec des structures de soutien comme 60000 Rebonds. « L’accompagnement ne concerne pas l’entreprise, mais bien l’entrepreneur », a précisé Eric Pierrel, en insistant sur l’importance de ne pas abandonner après une liquidation.

Cette rencontre a permis de donner aux entrepreneurs des clés pour mieux anticiper les difficultés, les gérer avec pragmatisme, et surtout, ne pas rester seuls face à la tempête.

Merci à nos intervenants qui ont donné de leur temps et ont partagé leur expertise, ainsi qu’à nos deux entrepreneurs venus témoigner :

  • Valérie DENU, Présidente du Tribunal de Commerce 38
  • Cédric Lenuzza, Avocat associé chez LSC Avocats
  • Marie Mousseef, chargée des Affaires Spéciales au Crédit Agricole Sud Rhône Alpes
  • Véronique Milli, chargée de l’accompagnement start-up pour la Banque de France
  • Laurent Cohn, expert-comptable et commissaire aux comptes chez BBM Groupe
  • Eric Pierrel, président de l’association 60 000 rebonds
  • Thomas Artiguebielle, entrepreneur
  • Yannick Marion, entrepreneur